Tribune Vannes mag N° 138 • Mars-Avril 2023
Mois après mois, avec l’inflation, l’envolée des prix de l’énergie et l’explosion de ceux de l’immobilier, le constat se confirme sur notre territoire : le pouvoir de vivre dignement ne fait que reculer pour les classes populaires et les classes moyennes.
Face à cette situation, la majorité municipale de droite derrière le maire David Robo ne prend pas les décisions qui s’imposent. Ce laisser-faire conduit à accélérer le creusement des inégalités locales déjà fortes et obère notre avenir commun.
Bien évidemment, la ville et l’agglomération ne peuvent pas tout mais elles disposent de leviers d’actions importants pour que l’exclusion des moins fortunés ne soit plus une fatalité. Un exemple ? Le logement ! À l’échelle communautaire comme municipale, le niveau de production des logements dépasse de très loin les prévisions qui étaient inscrites dans le Programme Local de l’Habitat (2019-2024) : entre2019 e t2021, plus de 2000 logements par an (60 % de l’objectif 2024) ont ainsi été mis en chantier, soit 20% au-dessus de l’objectif de 1 700 logements annuels. Dans le même temps, la construction de logements locatifs sociaux, déjà insuffisante, décroche nettement avec seulement 38 % de l’objectif fixé pour 2024. Pour la ville de Vannes sur la période 2019-2021, avec 295 logements locatifs sociaux construits et 1 665 logements mis en chantier, nous arrivons à un taux de logements sociaux de 17,7 %, bien en-deçà des obligations réglementaires et, surtout, des besoins de la population. Pour rappel, les demandes sur notre territoire ont augmenté de plus de 70 % entre2017 et 2022 !
Et pourtant, la droite vannetaise s’obstine à refuser toutes nos propositions visant à permettre au plus grand nombre l’accès à un logement de qualité, qu’il s’agisse de renforcer les moyens d’action de l’Office Foncier Solidaire pour garantir dans le temps le caractère accessible des logements, d’imposer aux promoteurs des exigences beaucoup plus strictes en matière de mixité sociale ou encore de développer la production de logements sociaux. Sur ces deux derniers points, la ville peut et doit agir, comme nous l’avons demandé à de très nombreuses reprises depuis près de 10 ans. L’urgence est là : il faut inverser la logique municipale actuelle avec, au mieux, seulement 1/3 de logements abordables et 2/3 de logements en accession libre.
La ville doit désormais exiger 1/3 de logements locatifs sociaux, 1/3 de logements en Bail Réel Solidaire et 1/3 en accession libre, comme de nombreuses autres collectivités l’ont déjà fait, pour répondre aux besoins de ceux qui ne peuvent compter que sur l’action publique pour garder la tête hors de l’eau. De la même façon, il faut d’urgence revoir à la baisse le seuil à partir duquel s’applique le quota de logements sociaux.
Arrêté par la droite vannetaise à 20 logements, ce dernier favorise les effets d’aubaine pour les promoteurs qui multiplient les opérations à 18 ou 19 logements afin d’échapper à cette obligation, a fortiori dans un moment où la priorité est donnée à la reconstruction de la ville sur elle-même. Le vice-président de l’agglomération a, enfin, lui-même reconnu que ce seuil était un obstacle à la production de logements sociaux. Nous défendrons donc, autant que nécessaire, l’abaissement de ce seuil à 6 logements pour la redynamiser au plus vite et permettre aux plus modestes de pouvoir habiter dans notre ville.